Assumons notre Histoire

Entretien de Gérard Leclerc avec Marcel Gauchet, paru dans le n°2937 de France Catholique daté du 2 juillet 2004.

En ce début des années 2000, on parle de déclin de la pensée, de déclin de la nation française… Des débats qui montrent notre pays incapable d’assumer son présent, parce qu’il n’a pas essayé de comprendre en quoi l’Histoire l’avait profondément changé en moins d’une génération. Dans La condition historique (Stock, 353 pages), livre d’entretien avec François Azouvi et Sylvain Piron, Marcel Gauchet, revient sur le fruit de ses recherches de plus de trente ans sur les relations de notre société avec la politique, l’histoire, la religion… et tente de trouver des clés qui aideront peut-être notre vieux pays a résoudre ses problèmes d’identité démocratique, laïque et républicaine…

Gérard Leclerc : Marcel Gauchet, votre dernier livre est composé d’entretiens qui portent en partie sur votre itinéraire. Il ne s’agit pas de votre vie privée, mais de la reconstitution d’un trajet qu’on peut considérer, à l’échelle d’une génération, comme exemplaire dans sa singularité. Mais n’est-ce pas aussi un aveu de la difficulté à expliquer de manière globale notre proche passé  ?

Marcel Gauchet  : Tout à fait. La société française souffre d’une incapacité à s’expliquer avec son passé proche. Notre société ne sait plus examiner ses fourvoiements. Cette incapacité est un des signes de l’affaiblissement du ressort national qui font croire à un déclin. Pour ma part je me borne à noter cette impuissance à l’égard d’un passé travesti, mythologisé, évoqué de manière conjuratoire, qui empêche toute remise à plat. C’est vrai pour les événements qui ont défini une génération – dite «  génération de 1968  », qui a beaucoup parlé d’elle-même mais pour ne rien dire.

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