Sur les réactions de certains collégiens et lycéens :
« Soyons prudent, il faut faire la part, dans ces attitudes, de l’esprit oppositionnel de l’adolescence, qui est devenu une composante très importante du terrain sur lequel doivent évoluer aujourd’hui les enseignants, avec le renforcement formidable des réseaux sociaux, devenus une espèce de contre culture anti-scolaire qui en permanence met en doute les vertus de l’institution. La montée en puissance de la contre culture internet est un phénomène majeur dont nous ne sommes pas prêts d’avoir la mesure.
Il y a aussi la montée d’un sentiment identitaire, d’un séparatisme identitaire. « On n’est pas comme vous, on ne joue pas votre jeu ». C’est quelque chose dont les enseignants ont témoigné depuis longtemps déjà, et qui se confirme à cette occasion ».
« Ce qu’il faut faire comprendre aux élèves, c’est la naïveté de l’opposition systématique. Si les médias disent qu’il s’est passé tel événement et que vous êtes en face convaincu que tout ça est factice, fabriqué, plus ou moins issu d’un complot, vous êtes un naïf, et non pas un esprit critique comme le croyez spontanément ! Il faut là augmenter le niveau d’exigence pour sortir de la naïveté des gens qui ne se croient pas dupes. » (Marcel Gauchet)
Après les attentats à Charlie Hebdo, la question de la liberté d’expression, et du rôle des enseignants chargés d’aborder ces événements dramatiques face à leurs élèves se pose.
L’historien et philosophe Marcel Gauchet répondait aux questions de Patrick Cohen sur France Inter le 15 janvier 2015.