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Djihadisme : où est Marcel Gauchet ?

Billet de Coralie Delaume publié sur son blog « L’arène nue » le 14 janvier 2015.

Note liminaire : oui, le titre de ce post est un peu étrange. Et alors ? On est vraiment plus à une bizarrerie près, ces jours-ci. 

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Actualité apocalyptique oblige, tout le monde réfléchit intensément à la nature profonde du djihadisme et, plus largement, de l’islamisme radical. Des chercheurs, dont les éclairages sont très bienvenus, sont convoqués dans les médias, comme Gilles Kepel, toujours passionnant, ou Olivier Roy. Marianne a republié une magnifique Lettre ouverte au monde musulman, du philosophe Abdennour Bidar, dont la lecture est un moment de pur bonheur (1)

Des choses moins pertinentes,  plus confuses, se répandent également. Un argument utilisé plus que de raison pour tenter d’expliquer le djihadisme, semble tout particulièrement malvenu, qui consiste à assimiler le terrorisme islamiste au nazisme. Et l’on voit fleurir des expressions qui, certes, « sonnent bien », mais éclairent fort mal : « islamonazisme », « fascislamisme » voire « totalitarisme vert ».

Elles éclairent mal pour trois raisons : 

1)      parce la tendance actuelle à convoquer sans cesse le fascisme et le nazisme n’est pas une bonne chose. Elle conduit à nier ce que furent les spécificités de ces idéologies. On contribue ainsi « dé-comprendre » un phénomène du passé sans aider pour autant à mieux comprendre un phénomène du présent.

2)      parce qu’on donne ainsi à penser que l’histoire se répète, qu’elle radote. Or ce n’est jamais le cas. Certes, tracer un signe d’égalité entre islamisme et nazisme est « tranquillisante » (si l’on peut dire…). En faisant cela, on s’offre le confort qu’autorise le fait de considérer qu’on a déjà à sa disposition toute la panoplie analytique nécessaire pour comprendre. On se dit : « allez hop, je ressors mon petit Hannah Arendt sur l’origine des totalitarismes et le tour est joué ». Pas de chance : ça ne marche pas.  

3)      parce que si ça ne marche pas, c’est en partie pour la raison suivante. Marcel Gauchet a dit cette chose lumineuse : en leurs temps, les totalitarismes n’ont pu être ce qu’ils furent que parce qu’ils s’appuyèrent sur les masses.

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Enregistrement audio du séminaire du 7 janvier 2015

L’enregistrement audio de la sixième séance du séminaire de Marcel Gauchet à l’EHESS de cette année est disponible en cliquant ici.

Intitulé « De la radicalisation de la modernité à la crise de la démocratie », le séminaire se poursuivra jusqu’au 27 mai 2015 dans l’amphithéâtre François-Furet, 105 boulevard Raspail à 75006 Paris.

Prochaine séance du séminaire le mercredi 14 janvier 2015 de 15h à 17h.

Le séminaire se propose de conclure l’enquête sur les différents volets de la radicalisation de la modernité conduite au cours des dernières années par un bilan systématique de ses effets. Il s’agira en particulier d’interroger la nature, les raisons et les perspectives de la crise de la démocratie sur laquelle débouchent les transformations conjointes du politique, du social-historique et du droit.

Les enregistrements audios des années précédentes sont disponibles dans notre espace privé.

L’écoute des enregistrements nécessite un mot de passe qui vous sera envoyé après avoir rempli ce formulaire d’inscription.

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Enregistrement audio du séminaire du 17 décembre 2014

L’enregistrement audio de la cinquième séance du séminaire de Marcel Gauchet à l’EHESS de cette année est disponible en cliquant ici.

Intitulé « De la radicalisation de la modernité à la crise de la démocratie », le séminaire se poursuivra jusqu’au 27 mai 2015 dans l’amphithéâtre François-Furet, 105 boulevard Raspail à 75006 Paris.

Prochaine séance du séminaire le mercredi 7 janvier 2015 de 15h à 17h.

Le séminaire se propose de conclure l’enquête sur les différents volets de la radicalisation de la modernité conduite au cours des dernières années par un bilan systématique de ses effets. Il s’agira en particulier d’interroger la nature, les raisons et les perspectives de la crise de la démocratie sur laquelle débouchent les transformations conjointes du politique, du social-historique et du droit.

Les enregistrements audios des années précédentes sont disponibles dans notre espace privé.

L’écoute des enregistrements nécessite un mot de passe qui vous sera envoyé après avoir rempli ce formulaire d’inscription.

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Enregistrement audio du séminaire du 10 décembre 2014

L’enregistrement audio de la quatrième séance du séminaire de Marcel Gauchet à l’EHESS de cette année est disponible en cliquant ici.

Intitulé « De la radicalisation de la modernité à la crise de la démocratie », le séminaire se poursuivra jusqu’au 27 mai 2015 dans l’amphithéâtre François-Furet, 105 boulevard Raspail à 75006 Paris.

Prochaine séance du séminaire le mercredi 17 décembre de 15h à 17h.
Dernière séance avant les vacances de fin d’année.

Le séminaire se propose de conclure l’enquête sur les différents volets de la radicalisation de la modernité conduite au cours des dernières années par un bilan systématique de ses effets. Il s’agira en particulier d’interroger la nature, les raisons et les perspectives de la crise de la démocratie sur laquelle débouchent les transformations conjointes du politique, du social-historique et du droit.

Les enregistrements audios des années précédentes sont disponibles dans notre espace privé.

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Le mouvement psychanalytique s’autodétruit !

Entretien avec Sébastien Dupont publié dans Le Cercle Psy le 10 décembre 2014.
Propos recueillis par Jean-François Marmion.

Extrait
« Les écoles de psychanalyse ne sont pas toutes très démocratiques : certaines s’apparentent plutôt à des « cours » constituées autour d’un chef charismatique, souvent assez âgé, qui monopolise la parole. Ces chefs ne laissent pas toujours de place aux « jeunes » de trente ou quarante ans. Surtout, ils ne sont plus en contact avec les réalités cliniques. La plupart ne voient plus de patients depuis longtemps, mais ne suivent que des psychanalystes en formation. Donc, ces quelques figures qui ont voix au chapitre dans les médias ne sont pas en mesure de représenter le mouvement psychanalytique général, qu’ils connaissent mal ! Ils ont ainsi tendance à s’enfoncer avec leurs contradicteurs dans de faux débats : pendant combien de temps Freud a-t-il pris de la cocaïne ? A-t-il trompé sa femme avec sa belle-sœur ? Quels étaient les honoraires de Lacan ? Ils pensent que c’est de ça qu’il faut parler, pourtant tout cela ne fait que laisser de côté les vraies questions institutionnelles, théoriques, éthiques. En outre, du temps de Freud, les premiers chefs de file de la psychanalyse avaient une trentaine ou une quarantaine d’années (cf. Ferenczi ou Jung). Freud donnait la parole aux jeunes, provoquant leur émulation. Le vieillissement des psychanalystes français influents n’est pas un problème en soi, cependant, en toute fin de carrière, même si on peut avoir encore un esprit extrêmement dynamique, on est parfois moins prêt à se remettre en question… C’est ainsi que beaucoup de psychanalystes ont choqué par leur conservatisme sur des questions de mœurs, dans les débats sur le pacs ou le mariage pour tous, par exemple. La psychanalyse était pourtant, historiquement, très progressiste. » (Sébastien Dupont)

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Enregistrement audio du séminaire du 3 décembre 2014

L’enregistrement audio de la troisième séance du séminaire de Marcel Gauchet à l’EHESS de cette année est disponible en cliquant ici.

Intitulé « De la radicalisation de la modernité à la crise de la démocratie », le séminaire se poursuivra jusqu’au 27 mai 2015 dans l’amphithéâtre François-Furet, 105 boulevard Raspail à 75006 Paris.

Prochaine séance du séminaire le mercredi 10 décembre de 15h à 17h.

Le séminaire se propose de conclure l’enquête sur les différents volets de la radicalisation de la modernité conduite au cours des dernières années par un bilan systématique de ses effets. Il s’agira en particulier d’interroger la nature, les raisons et les perspectives de la crise de la démocratie sur laquelle débouchent les transformations conjointes du politique, du social-historique et du droit.

Les enregistrements audios des années précédentes sont disponibles dans notre espace privé.

L’écoute des enregistrements nécessite un mot de passe qui vous sera envoyé après avoir rempli ce formulaire d’inscription.

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Face au capitalisme de transgression

Tribune de Jérôme Batout publiée dans Le Monde du 4 décembre 2014.

« Il y a un siècle la jeunesse s’opposait au capital. Le capitalisme de production requérant pour fonctionner la coopération active, la grève avait une efficacité, tout comme le syndicat ou le parti. Un siècle plus tard la caractéristique du néolibéralisme — et ce qui en fait un phénomène fascinant — est qu’il fonctionne non pas à la coopération, mais à la rébellion. La rébellion n’est pour lui ni un problème, ni un obstacle, c’est son ressort et c’est son énergie.

Du marketing viral aux militants radicaux, des it-girls aux hackers, le mot d’ordre est le même : transgresser. Ce capitalisme de transgression, qui unifie en une seule dynamique les trendsetters, les frondeurs, les innovateurs, les traders haute-fréquence, les zadistes, les Kardashian, les rebelles et les indignés, est la dimension qui change tout. Et qui oblige à se demander si la jeunesse radicale n’opte pas pour des techniques qui, si elles ont été efficaces dans le passé, sont devenues entretemps la matière première du capitalisme oppositionnel.

Les facultés de reprogrammation génétique du néolibéralisme sont telles que toute expérimentation, toute résistance, toute indignation, tout troll et tout spoil seront bientôt élargis, rebrandés puis mass-marketés depuis une avant-garde vers le monde, et convertis provisoirement en mainstream, avant d’être relégués en ringard. Au final nous aurons tous été métrosexuels, bobos, hipsters, et évidemment tatoués. » (Jérôme Batout)

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Enregistrement audio du séminaire du 26 novembre 2014

L’enregistrement audio de la deuxième séance du séminaire de Marcel Gauchet à l’EHESS de cette année est disponible en cliquant ici.

Intitulé « De la radicalisation de la modernité à la crise de la démocratie », le séminaire se poursuivra jusqu’au 27 mai 2015 dans l’amphithéâtre François-Furet, 105 boulevard Raspail à 75006 Paris.

Prochaine séance du séminaire le mercredi 3 décembre de 15h à 17h.

Le séminaire se propose de conclure l’enquête sur les différents volets de la radicalisation de la modernité conduite au cours des dernières années par un bilan systématique de ses effets. Il s’agira en particulier d’interroger la nature, les raisons et les perspectives de la crise de la démocratie sur laquelle débouchent les transformations conjointes du politique, du social-historique et du droit.

Les enregistrements audios des séances passées sont disponibles dans notre espace privé.

L’écoute des enregistrements nécessite un mot de passe qui vous sera envoyé après avoir rempli ce formulaire d’inscription.

Vous pouvez mentionner en commentaire si vous souhaitez être contacté en cas de changement des modalités d’authentification dans l’avenir. Vous recevrez également un mail de contact pour toute autre question.

Vous pouvez également demander à l’adresse transmise après inscription d’autres enregistrements d’interventions de Marcel Gauchet ou ayant eu lieu dans le cadre de séminaires dont Marcel Gauchet est l’organisateur et dont vous avez connaissance. Nous vous indiquerons s’ils sont à notre disposition et discuterons de leur transmission.

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Enregistrement audio du séminaire du 19 novembre 2014

L’enregistrement audio de la première séance du séminaire de Marcel Gauchet à l’EHESS de cette année est disponible en cliquant ici.

Intitulé « De la radicalisation de la modernité à la crise de la démocratie », le séminaire se poursuivra jusqu’au 27 mai 2015 dans l’amphithéâtre François-Furet, 105 boulevard Raspail à 75006 Paris.

Deuxième séance du séminaire le mercredi 26 novembre de 15h à 17h.

Le séminaire se propose de conclure l’enquête sur les différents volets de la radicalisation de la modernité conduite au cours des dernières années par un bilan systématique de ses effets. Il s’agira en particulier d’interroger la nature, les raisons et les perspectives de la crise de la démocratie sur laquelle débouchent les transformations conjointes du politique, du social-historique et du droit.

Les enregistrements audios des séances passées sont disponibles dans notre espace privé.

L’écoute des enregistrements nécessite un mot de passe qui vous sera envoyé après avoir rempli ce formulaire d’inscription.

Vous pouvez mentionner en commentaire si vous souhaitez être contacté en cas de changement des modalités d’authentification dans l’avenir. Vous recevrez également un mail de contact pour toute autre question.

Vous pouvez également demander à l’adresse transmise après inscription d’autres enregistrements d’interventions de Marcel Gauchet ou ayant eu lieu dans le cadre de séminaires dont Marcel Gauchet est l’organisateur et dont vous avez connaissance. Nous vous indiquerons s’ils sont à notre disposition et discuterons de leur transmission.

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Revue Le Débat, n°182, novembre-décembre 2014

Le prochain numéro du Débat paraîtra le 21 novembre 2014 en librairie.

Il est d’ores et déjà  disponible dans son intégralité en version électronique moyennant un accès payant à cette adresse : http://www.cairn.info/revue-le-debat-2014-5.htm

AU SOMMAIRE :

Effacement de la politique :
Mark Lilla, Un âge illisible
Raffaele Simone, Comment la démocratie fait faillite

Gilles Kepel, Paysage avant la bataille

La guerre de Gaza :
Ran Halévi, Une guerre pour rien?
Samy Cohen, «Bordure protectrice» ou L’art de dilapider ses atouts
Jean-Pierre Filiu, Gaza : la victoire en trompe l’œil du Hamas
Élie Barnavi, «Bordure protectrice» : la logique d’une moderne guerre de Cent Ans

L’Orient arabe en ébullition :
Mathieu Guidère, Le retour du califat
Boualem Sansal, Dernières nouvelles du front. Et quelques questions subsidiaires
Abdelwahab Meddeb, La démocratie et l’islam. Les fondements théoriques du soutien américain à l’islamisme et leur démenti par la société tunisienne
Georges Bensoussan, Juifs de l’Orient arabe. L’effort pour ne pas voir

Mesures et démesure devant la mort :
Guy Vallancien, Démédicaliser la mort
Jean Leonetti, Fin de vie : autonomie et vulnérabilité

Économie, énergie et politique :
Jérôme Batout – Emmanuel Constantin, Croissance, crise et dépérissement de la politique
Camille Dejardin, État stationnaire : de la hantise à l’urgence
Pierre-Noël Giraud, Ressources ou poubelles?
Claude Mandil, Énergie : la confusion européenne
René Iffly, Transition énergétique : indispensable et difficile

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