Michel Foucault déconstruit

Michel Foucault fera son entrée dans la Pléiade à l’automne. De quoi faire s’étrangler le sociologue californien Andrew Scull. En 2007, à l’occasion de la traduction intégrale en anglais de l’Histoire de la Folie, ce dernier a ouvert le débat sur la qualité de l’œuvre du philosophe français. Selon Scull, les lacunes et erreurs du texte sont si graves qu’elles invalident l’ensemble de son travail. Un point de vue critique et critiqué (l’auteur a reçu de nombreuses réponses indignées), développé dans cet article assassin du Time Literary Supplement, traduit par Books en septembre 2009.

Extrait:
« Prenons sa thèse centrale, selon laquelle l’« âge classique » fut l’âge du « grand renfermement ». (…) l’idée d’un « grand renfermement » en Europe dans ces années-là est purement mythique. Il n’y a jamais eu d’incarcération massive dans l’Angleterre des XVIIe et XVIIIe siècles, que l’on s’intéresse aux fous, qui étaient encore pour la plupart en liberté, ou à la catégorie plus large des pauvres, des oisifs ou des gens moralement douteux. Et, comme le soutiennent Gladys Swain et Marcel Gauchet dans La Pratique de l’esprit humain, même pour la France les thèses de Foucault sur l’enfermement des fous à l’âge classique sont extrêmement exagérées, voire fantaisistes : même à la fin du XVIIIe siècle, on comptait moins de cinq mille internés, soit « une infime minorité des fous qui étaient encore dispersés au sein de la société ». Le tableau que brosse Foucault du Moyen Âge ne résiste pas mieux à la lumière des recherches modernes. » (Andrew Scull)

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