Version imprimable

A quoi sert l’école aujourd’hui ?

A l’occasion de la publication d’un nouvel ouvrage co-écrit avec Marie-Claude Blais et Dominique Ottavi, « Transmettre, Apprendre » (Stock, 12 février 2014), Marcel Gauchet était l’invité d’Arlette Chabot dans l’émission radio « C’est arrivé demain » diffusée sur Europe 1 le 9 février 2014.

L’enregistrement audio de l’émission est disponible ici.

Laisser un Commentaire

Archivé dans la catégorie :

Vidéos et Sons

Version imprimable

École : comment transmettre ? Pourquoi apprendre ?

Extraits choisis par Guillaume Perrault et publiés dans FigaroVox le 7 février 2014.

BONNES FEUILLES – L’école est en crise. Dans leur ouvrage, Transmettre, apprendre (Stock), en librairie le 12 février, le philosophe et historien Marcel Gauchet et ses coauteurs veulent réconcilier les avancées des dernières décennies avec l’enseignement d’autrefois. Le Figaro en publie en exclusivité de larges extraits.

Marcel Gauchet occupe une place centrale dans le paysage intellectuel français. Directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales, rédacteur en chef de la revue Le Débat, il a forgé une théorie de la démocratie nourrie de l’histoire intellectuelle de l’Europe. Son nouvel ouvrage, Transmettre, apprendre, est coécrit avec Marie-Claude Blais et Dominique Ottavi, respectivement maître de conférences et professeur en sciences de l’éducation.

Rupture dans la transmission?

«On le voit, le paradoxe de la transmission aujourd’hui, c’est qu’elle perdure avec vigueur, bien qu’elle soit par principe récusée, en particulier en matière de pédagogie. Dans ce domaine, certains observateurs parlent même d’“évitement de la transmission”, à l’instar de cette formatrice en arts plastiques qui voit les jeunes enseignants valoriser pour leurs élèves la démarche expérimentale et la “confrontation aux matériaux”, plutôt que les savoirs et savoir-faire qu’ils ont eux-mêmes reçus de leurs maîtres, en matière de dessin par exemple. (…)

Ce qui frappe l’observateur contemporain, c’est un retrait significatif des adultes, parents ou enseignants, de l’acte de transmission au profit de la liberté de choix et de l’expérimentation par soi-même. Toute appartenance ou affiliation est vue comme un obstacle à la liberté et à la créativité, perçue comme un déterminisme inacceptable ou comme l’imposition d’un réseau d’obligations et de dettes à l’égard de crimes que les nouveaux n’ont pas commis. Elle est rejetée pour son incompatibilité avec le présupposé individualiste de la démocratie: “L’individu est fils de ses œuvres.” Elle est refusée en tant que facteur d’inégalité, au même titre que l’ancienne transmission des charges, privilèges et places sociales. Aucune hiérarchie entre les êtres n’est plus admissible. Or la transmission, qui repose sur la différence des générations, est implicitement soupçonnée d’asseoir la supériorité des anciens. Chaque génération devrait commencer sa trajectoire pour son propre compte. (…)

Pourquoi les mêmes familles qui souhaitent tellement transmettre leurs biens propres évitent de transmettre le reste, en particulier ce qui leur vient d’un passé commun ou de la tradition? Tentons d’examiner ce qui s’est produit. Il faut d’abord prendre en compte une mutation immense, celle de la famille (…), l’esprit dans lequel elle élève les enfants a changé. Elle se préoccupe moins de leur donner les armes qui les rendront capables dans le futur de participer à la vie sociale et d’y jouer un rôle. Elle pense avant tout à favoriser au présent l’épanouissement de l’enfant, autour duquel elle se bâtit désormais, et tend à rejeter les normes et codes qui, bien qu’indispensables à tout processus de socialisation, pourraient brimer la spontanéité: “Pourquoi le forcer à dire bonjour, s’il ne le “sent” pas?”.

Continuer la lecture

Laisser un Commentaire

Archivé dans la catégorie :

Non classé

Version imprimable

Marcel Gauchet invité de « Ce soir ou jamais »

A l’occasion de la publication d’un nouvel ouvrage co-écrit avec Marie-Claude Blais et Dominique Ottavi, « Transmettre, Apprendre » (Stock, 12 février 2014), Marcel Gauchet était l’un des invités de Frédéric Taddéï dans l’émission télévisée « Ce soir ou jamais » diffusée sur France 2 le vendredi 7 février 2014 .

En lien avec l’actualité autour du projet de loi sur la famille, il intervient à plusieurs reprises à propos de la famille, de l’enfant et de la différence entre études de genre et théorie du genre.

L’enregistrement vidéo de l’émission est visible ici.

Laisser un Commentaire

Archivé dans la catégorie :

Vidéos et Sons

Version imprimable

Il devient légitime de parler de soi

Entretien avec Marcel Gauchet publié le 24 avril 2008 dans Philosophie Magazine, n°19.
Propos recueillis par Michel Eltchaninoff.

L’attention portée à la vie intime des individus est symptomatique, selon Marcel Gauchet, de la mutation anthropologique que nous vivons et qui est marquée par un nouvel individualisme.

Philosophie magazine  : Comment analysez-vous la volonté d’honnêteté du président de la République sur sa vie privée ?

Marcel Gauchet  : Elle montre que le strict partage entre privé et public est devenu intenable. Il existe un mouvement de déformalisation des rôles sociaux où chaque emploi public a perdu son côté rituel, institutionnel, tandis que la personnalité de ceux qui les occupent compte de plus en plus. Les gens veulent en savoir davantage sur la personnalité du Président parce que ce qu’il est dans son individualité la plus intime concerne la manière dont il va exercer sa fonction. C’est un critère de jugement politique. Cette intervention du principe de personnalité dans toutes les dimensions de la vie publique est devenue une donnée. Mais personne n’attend du Président qu’il fasse une conférence sur ses peines de cœur. Le vrai problème pour les hommes publics est de savoir poser les limites entre ce qu’ils n’ont pas à cacher et ce qu’ils n’ont pas à dire. Nous sommes dans une période de reformulation et d’évolution. Si l’on ne voit qu’une personne qui occupe tout l’espace, avec un ego surdimensionné, narcissique et exhibitionniste, et qu’on ne voit plus la fonction, ce sera rejeté.

Quelles sont les grandes étapes historiques de cette promotion de l’intime ?

Continuer la lecture

Laisser un Commentaire

Archivé dans la catégorie :

Entretien

Version imprimable

FLASHBACK : Un « grand entretien » dans Télérama

Entretien publié le 13 décembre 2010 dans Télérama n°3178.
Propos recueillis par Gilles Heuré et Olivier Pascal-Moussellard.

Marcel Gauchet : “Je crois très profondément que la possibilité d’Etats totalitaires est révolue”

Si les dictatures existent toujours et que la barbarie politique demeure, les totalitarismes, comme le nazisme ou le bolchevisme, sont morts. En historien iconoclaste, Marcel Gauchet met à nu les ressorts de ces régimes autoritaires particuliers.

Dans le troisième tome de sa monumentale étude L’Avènement de la démocratie (1), Marcel Gauchet analyse les totalitarismes, bolchevique, italien et allemand, qui ont gangrené le XXe siècle. Ce regard scientifique bouscule un peu les genres. Marcel Gauchet, historien, est aussi philosophe politique, traquant les ressorts parfois inconscients qui président aux doctrines et au fonctionnement de ces régimes. Les totalitarismes sont révolus, mais la barbarie politique n’a pas dit son dernier mot. Et les sociétés actuelles feraient bien de savoir d’où elles viennent. Continuer la lecture

Laisser un Commentaire

Archivé dans la catégorie :

Intervention de fond

Version imprimable

L’état d’esprit des Français est à la résignation et au désabusement

Entretien avec Marcel Gauchet publié le 11 janvier 2014 sur leprogres.fr
Propos recueillis par Francis Brochet.

Tout le monde en convient : les Français n’ont pas le moral, la France ne va pas bien. Pourquoi ? Ils subissent le choc de la mondialisation et ne trouvent pas de réponse du côté des politiques, nous explique le philosophe et politologue Marcel Gauchet.

Quels vœux formez-vous pour les Français ?
Qu’ils soient capables de régler leurs problèmes d’une manière réfléchie, en appelant les choses par leur nom, sans sombrer dans des divisions stériles. Ces vœux peuvent paraître modestes, mais ils sont très ambitieux au regard de l’histoire récente, si pleine de psychodrames !

Pourquoi ces psychodrames ?
Ils sont la rançon d’une grande Histoire, marquée par un imaginaire révolutionnaire, derrière lequel se dissimule un conservatisme à tout crin. Cela fait que le changement procède en France par à-coups et ruptures, davantage subis que maîtrisés.

Quand vous rencontrez le Premier ministre, cet été, vous lui dites cela ?
Oui, bien sûr.

Et vous pensez que cela sert à quelque chose ?
Je n’ai pas la naïveté de croire qu’une analyse peut changer le cours des choses mais on ne sait jamais ! Mon propos n’est pas de faire la leçon aux responsables, mais d’essayer de leur apporter des prises positives sur la situation. Car le problème français me paraît être de méthode : l’action gouvernementale est à tel point prise dans un moule technocratique qu’elle finit par perdre de vue les questions les plus fondamentales et les plus simples, celles que vivent les gens.

Il faut renverser la démarche : la technique est là pour servir les choix, pas pour les définir.

Continuer la lecture

Laisser un Commentaire

Archivé dans la catégorie :

Entretien

Version imprimable

La célibataire n°26, La maladie d’amour, automne 2013

La célibataire n°26
La maladie d’amour
Marcel Gauchet, Charles Melman, Philippe Sollers
Date de parution : 10/10/2013
Editeur : EDK

Il n’est pas certain qu’aujourd’hui ce soit particulièrement l’amour qui régisse les relations entre contemporains, voire avec les contemporaines. En revanche, et peut-être à titre de conséquence, on aime l’amour, et furieusement parfois.

Que faut-il attendre, sinon espérer, de cette affection ?

Depuis Le Banquet de Platon, Lesbos, Rome et l’ante-Islam, le culte de l’amour divin, Dante et Pétrarque, les trouvères et la suite, dont Rousseau, on essayera de cerner les effets de cette puissante domination. Sans oublier que la cure psychanalytique est, en quelque sorte, une production expérimentale de l’amour authentique et que Freud avait la curieuse idée que la sortie de la névrose passait par la faculté de s’en affranchir. L’histoire du mouvement psychanalytique ne témoigne pas de sa réussite. L’amour – et son avatar : la haine, reste le plus fort. Avec quelque conséquences ?

Lien vers la page web de la publication

Laisser un Commentaire

Archivé dans la catégorie :

Non classé

Version imprimable

Le Débat, n°176, septembre-octobre 2013

SOMMAIRE

HOLLANDE, AN I

Comme nous en avons l’habitude à chaque rentrée, nous nous livrons à un bilan de l’année politique qui vient de s’écouler. Elle a été riche d’événements et d’enseignements. Elle a été marquée au premier chef par les débuts difficiles du quinquennat de François Hollande, sur fond de graves contraintes économiques. Le gouvernement socialiste a été secoué par l’affaire Cahuzac, qui a mis à l’ordre du jour la question du statut du personnel politique. La loi sur le « mariage pour tous » a provoqué la mobilisation complètement inattendue d’une frange notable de l’opinion. À droite, l’élection du président de l’ump par les militants a donné lieu à un psychodrame ahurissant dont le crédit de l’opposition n’est pas sorti grandi.

Marcel Gauchet et Jean-François Kahn confrontent leurs lectures de ce paysage accidenté et mouvant, où les embarras des forces classiques alimentent la poussée du Front national. Roland Hureaux revient sur la chute spectaculaire de la cote de popularité du président de la République. Elle a en réalité pour source, avance-t-il, une mauvaise interprétation de ce qui s’est joué lors de l’élection présidentielle et, plus précisément, une sous-estimation du rôle que le facteur identitaire y a tenu. Laurent de Boissieu fait le point sur la situation de la droite et analyse les lignes de fracture qui la traversent. Jean-Pierre Le Goff retrace la généalogie d’un élément spécifique de l’identité de la gauche socialiste, le « gauchisme culturel », auquel le contexte prête un relief particulier. Jusqu’où le « sociétal » peut-il se substituer au social ?

Du sarkozysme au hollandisme. Marcel Gauchet, Jean-François Kahn : un échange par Marcel Gauchet et Jean-François Kahn
Aux origines du grand malentendu. La montée des identités à la présidentielle de 2012 par Roland Hureaux
Droite, année triple zéro par Laurent de Boissieu
Du gauchisme culturel et de ses avatars par Jean-Pierre Le Goff

FAUT-IL DÉSESPÉRER DE L’EUROPE ?

Le malaise européen n’est plus à décrire. Il résulte pour partie, sans doute, d’une crise économique qui s’éternise. Mais il est fait également de la désaffection des citoyens à l’égard d’un système institutionnel dans lequel ils se reconnaissent de moins en moins. Il tient enfin au sentiment diffus d’un décrochage vis-à-vis du reste du monde, si ce n’est d’un déclin irrémédiable.

Trouble circonstanciel, lié à une conjoncture difficile, ou mal de structure ? Lionel Jospin expose les motifs qui lui font conserver une confiance raisonnée dans l’avenir du Continent. Un point de vue balancé par le regard extérieur, amical, mais sans complaisance, de Tony Corn. L’Europe, soutient-il, pourrait bien être sur la voie de l’effacement des puissances qui comptent.

L’Europe : continent en déclin ou modèle pour l’avenir ? par Lionel Jospin
L’Europe à la dérive. L’Atlantique et le monde atlantique à l’époque d’Elizabeth II par Tony Corn

Continuer la lecture

Laisser un Commentaire

Archivé dans la catégorie :

Non classé

Version imprimable

La place de la religion au sein de nos sociétés sécularisées

Une rencontre entre Marcel Gauchet et Eduardo Lourenço a eu lieu le 2 octobre 2013 à à la Fondation Calouste Gulbenkian.

L’enregistrement audio de cette rencontre est disponible ici.

Laisser un Commentaire

Archivé dans la catégorie :

Non classé

Version imprimable

La gauche face au défi de l’individualisme

Pour sa quatrième séance publique, l’Observatoire de la vie politique dirigé par Laurent Bouvet a reçu mercredi 9 octobre 2013 le philosophe et historien Marcel Gauchet pour un débat sur le thème « La gauche face au défi de l’individualisme ».

L’enregistrement audio est disponible ici en streaming en 2 parties et en podcast.

Laisser un Commentaire

Archivé dans la catégorie :

Non classé