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Reprise du séminaire à l’EHESS le 19 novembre

Le séminaire hebdomadaire de Marcel Gauchet à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS) fait sa rentrée mercredi 19 novembre 2014.

Intitulé « De la radicalisation de la modernité à la crise de la démocratie », celui-ci se poursuivra jusqu’au 27 mai 2015 dans l’amphithéâtre François-Furet, 105 boulevard Raspail à 75006 Paris.

Le séminaire se propose de conclure l’enquête sur les différents volets de la radicalisation de la modernité conduite au cours des dernières années par un bilan systématique de ses effets. Il s’agira en particulier d’interroger la nature, les raisons et les perspectives de la crise de la démocratie sur laquelle débouchent les transformations conjointes du politique, du social-historique et du droit.

Les enregistrements audios des séances passées sont disponibles dans notre espace privé à cette adresse : http://www.marcelgauchet.fr/blog/?page_id=846

Nous vous rappelons qu’il est nécessaire de nous contacter au préalable pour obtenir un accès à ceux-ci.

Pour ce faire, cliquez ici et suivez la procédure.

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La gauche a-t-elle encore des valeurs ?

« Il y a une fermentation dans les profondeurs de notre société où des idées fortes sur ce que peut être une bonne société, que ce soit l’idée anarchiste ou que ce soit l’idée communiste, les deux grandes idées entre lesquelles se partage notre univers intellectuel sur le fond, vont retrouver j’en suis sûr à très brève échéance une forte capacité de rayonnement. Et il faut les discuter. (…) Ce sont des idées avec lesquelles une gauche intelligente et moderne doit se colleter. » (Marcel Gauchet)

« La gauche a-t-elle encore des valeurs ? »
Pour débattre autour de cette question, Franz-Olivier Giesbert reçoit Marcel Gauchet, Jacques Julliard et Alain Minc.

L’enregistrement vidéo est disponible jusqu’au 20 novembre environ ici.

 

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Parution des actes du débat « Quel pouvoir voulons-nous ? »

La célibataire n°28
Quel pouvoir voulons-nous
Marcel Gauchet, Charles Melman
Automne 2014
Date de parution : 10/2014
Editeur : EDK

L’EPhEP (Ecole Pratique des Hautes Etudes en Psychopathologies) a organisé un débat en 6 séances entre Marcel Gauchet et Charles Melman sur le thème « Quel pouvoir voulons-nous ? » en 2013-2014.

« Quel pouvoir voulons-nous ?
Il y a aujourd’hui dans nos contrées une crise du rapport à l’autorité en général et au pouvoir politique en particulier.
Celui-ci semble particulièrement malmené en la personne de ses représentants, décrédibilisés au point de voir popularisée l’idée de démocratie directe ; et parallèlement défait dans la dissolution de l’image de l’instance que sous le nom de Père le catholicisme avait institué à la source de tout pouvoir, voire de toute représentation.
Il est plausible que ce désarroi soit dû à plusieurs facteurs. Progrès technique qui garantit la maîtrise des processus de la reproduction, voire la genèse de nouveaux organismes. Mondialisation des échanges économiques qui prend le pas sur le pouvoir des États. Débridement des mœurs encouragé par les stimulations à la consommation. Ce concours aboutissant à une crise sociale que semble impuissante à traiter la représentation politique, il est inévitable que surgissent les démons du totalitarisme.
Mais est-il aussi l’occasion de penser autrement ce que serait une relation pacifiée au pouvoir ?
Nous profiterons de la discussion, voire de la contestation, que Marcel Gauchet voudra bien faire de ces thèses et de l’analyse que pour sa part il présentera. »

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Les économistes sont-ils des imposteurs ?

« Ce n’est pas que l’économie a pris le pouvoir, c’est que le politique a disparu. Il s’est creusé un vide, dont la disparition du politique est un pôle et dont la disparition du sens de l’histoire est l’autre, en particulier pour le mouvement socialiste et pour la gauche en général. Aujourd’hui, notre monde est sans direction. Nous n’avons plus ni politique ni histoire. Il nous reste l’économie qui tient lieu de tout. » (Marcel Gauchet)

Ils influencent les politiques et ont remplacé philosophes, sociologues et historiens pour expliquer le monde. Daniel Cohen et Marcel Gauchet s’interrogent sur leurs pouvoirs, leurs mérites et leurs limites.

Entretien avec Marcel Gauchet et Daniel Cohen paru sur le site web du Nouvel Observateur/L’Obs le 1 novembre 2014.
Propos recueillis par François Armanet et Aude Lancelin.

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Entretien

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Vous avez dit « rebellocrates » ?

« Nous savons tous, quand on enseigne, que ce qu’on apprend minimalement aux étudiants, c’est qu’il ne faut pas se satisfaire de citations tirées de leur contexte auxquelles on peut faire dire absolument n’importe quoi – nous en sommes témoins tous les jours -, mais qu’il y a une cohérence de raisonnement, qu’il faut la restituer, ce qui suppose une analyse. (…) Je peux démonter chacune des citations qui sont données dans ce texte en les rétablissant simplement dans leur contexte et dans leur intention et en montrant qu’elles sont fantasmagoriques. C’est cela le métier d’historien. Je vais vous dire mon sentiment sur ce qu’est cette opération. Elle déshonore ses auteurs en tant qu’historiens. Et puisqu’ils invitent au boycott de ce que je peux avoir à dire, et encore une fois je ne me suis pas imposé, on m’a demandé (…), moi je les invite à démissionner de l’université à laquelle ils portent grave atteinte à son crédit. (…)

Que l’histoire soit devenue plus réflexive, je m’en félicite, j’ai comme vous le savez pas mal contribué à une entreprise qui a fait pour cela avec « Les lieux de mémoire ». Mais il y a un usage parfaitement pervers de l’historiographie qui consiste en général hélas purement et simplement à démonter les discours du passé en leur prêtant des intentions qu’ils n’avaient pas nécessairement. Il y a une très mauvaise historiographie, et cela me frappe énormément parce que je suis fervent partisan d’une bonne, qui est une instrumentalisation du discours des historiens au passé pour des finalités militantes du présent assez évidentes. » (Marcel Gauchet)

Débat d’actualité proposé le 10 octobre 2014 dans le cadre de la 17ème édition des Rendez-vous de l’histoire de Blois sur le thème des rebelles par le journal Le Monde avec Jean Birnbaum, Marcel Gauchet, Élisabeth Lévy et Nicolas Offenstadt.

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Rebelle, impossible métier

Tribune de Régis Debray publiée dans Le Monde du 31 août 2014

L’appel à boycotter les prochains Rendez-vous de l’histoire consacrés aux  » rebelles « , signé par une pléiade de vrais dressés contre un présumé faux, Marcel Gauchet, nous fait mesurer le passage des saisons. Qui ne se disait pas révolutionnaire en 1960 ne pouvait être premier de la classe ; le contestataire, moins compromettant, grimpa ensuite sur le podium ; le dissident suivit, le goulag aidant.

Et voilà de retour le rebelle, la marque en dispute, la cocarde en haut du mât. Le sens des mots-clés change plus vite hélas que le cœur d’un mortel. Il faut pister le rebelle dans les coins, soit. Mais comment séparer l’original de la copie ?

Les signataires auraient hier refusé de s’asseoir à côté du Che, qui envoyait les homos en camp de travail et ne s’indignait pas trop du non-partage des tâches ménagères. Ils auraient mis au piquet André Breton, qui excommuniait pour  » ignominie morale  » le peintre Roberto Matta pour avoir couché avec l’épouse d’un affilié. Ils auraient claqué la porte à Lénine et Trotski, ces petits cousins, dans le privé, de la reine Victoria. Le chassé-croisé des avant-gardes est un lieu commun.

Les esprits avancés qui ont lutté contre l’exploitation des prolétaires et le joug colonial étaient le plus souvent retardataires, voire franchement réacs, en matière de culture et de mœurs. Et l’extorsion de la plus-value, travail des enfants et semaine de cinquante heures ne troublaient pas trop les mutins de l’ordre patriarcal et pudibond. Je ne me souviens pas avoir vu hier au premier rang de la lutte pour la légalisation de l’avortement les ouvriers cégétistes. C’était des militants communistes, pas encore des rebelles. Un train de retard. Tempus fugit.

La rébellion, ce vieux service public, s’est privatisée avec le temps, tout comme le Crédit lyonnais, et demain les hôpitaux. La pointe avancée a quitté la sphère du travail pour celle des loisirs, Billancourt pour le Marais, la chaîne pour le lit. Extension du domaine de la lutte, diraient les nouveaux entrants, qui placent la  » dé-ghettoïsation des questions sexuelles  » au premier plan des luttes contre  » les mécanismes cachés de domination « . Extension de l’embourgeoisement des lignes de fuite, répondra le sortant, qui peinera à voir dans les prostitués, les femmes battues, les transgenres et les intraitables de la plume les bataillons de fer du combat anticapitaliste. Si l’on ose suggérer une suspension du feu entre les enfants de Marx-Engels et ceux de Bourdieu-Foucault, c’est pour une raison factuelle, et assez triste. Le  » total rebelle « , l’insurgé intégral, le révolté tous azimuts, je ne l’ai jamais rencontré.

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Hollande est le plus irréformable des Français

Entretien avec Marcel Gauchet publié sur lexpress.fr le 24 octobre 2014
Propos recueillis par Christian Makarian

Penseur inclassable, aussi libre qu’irrévérencieux, Marcel Gauchet est un homme de convictions qui ne mâche pas ses mots. Il vient de publier, avec Alain Badiou, un livre vif et passionnant, Que faire? Dialogue sur le communisme, le capitalisme et l’avenir de la démocratie (Philo Editions), dans lequel sa foi dans une réforme des démocraties bien menée l’emporte sur le credo néocommuniste de son interlocuteur. Vif échange, dans lequel l’humaniste social, d’une part, le dogmatique à la mode, de l’autre, n’ont en commun que la conviction de la nécessaire refondation de la relation factice que les hommes et les femmes politiques entretiennent avec leurs électeurs.

Pour L’Express, Marcel Gauchet analyse le malaise français actuel, la faiblesse endémique des pseudo-détenteurs du pouvoir, leur embarras et leur fainéantise intellectuelle.

Avons-nous touché le fond, ou pouvons-nous encore connaître de nouveaux degrés dans la décomposition du paysage politique?
Nous ne sommes pas forcément au bout du processus de décomposition. Nous avons encore affaire jusqu’ici à un système politique relativement organisé, même s’il est travaillé de l’intérieur par des ferments de décomposition. Il y a toujours deux grandes familles, centre droit et centre gauche, qui constituent un paysage lisible. Cette ordonnance peut s’évanouir, à droite comme à gauche. D’une part, la gauche socialiste peut éclater. Rien n’assure que la coexistence de, disons, l’aile Manuel Valls et l’aile Arnaud Montebourg soit en mesure de se maintenir.

D’autre part, les forces de scission à l’intérieur de l’UMP sont extrêmement fortes en raison du choc des ambitions personnelles, dont on ne sait jusqu’où elles pourraient mener. On a bien le sentiment que Nicolas Sarkozy ne se sent lié par rien et qu’il ira jusqu’au bout, quels que soient les dégâts de sa démarche. Mais qui nous garantit que ses concurrents lui laisseront le champ libre ? Par-dessus tout, la pression du Front national est telle que son attraction sur une partie de l’UMP pourrait déclencher des fractures.

A quoi attribuez-vous principalement cet état des lieux désastreux?
Les partis de gouvernement sont totalement pris au dépourvu par le changement d’époque et la transformation du monde qu’ils n’ont, par paresse, pas du tout affrontés sur le plan intellectuel. La politique s’étant de plus en plus professionnalisée, elle se résume à gagner des élections, point final. Et comment gagne-t-on des élections dans un système représentatif ? En faisant des promesses aux électeurs. Inutile de se fatiguer davantage les méninges.

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Le Léviathan capitaliste

« Selon Marcel Gauchet, le point fondamental qui le sépare d’Alain Badiou est que ce dernier « fait confiance au récit marxiste, profondément. Pour lui, c’est simple. Moi je crois que l’analyse de Marx y compris du capitalisme, pour ne pas parler de l’analyse qu’il fait de la modernité en général est fausse. […] Alain Badiou voit un mystère en pleine lumière et je vois un mystère d’une extraordinaire obscurité. » Alain Badiou de répliquer : « La tâche n’est pas de connaître le mystère profond du monde. Il n’y a aucun mystère. C’est en pleine lumière tout cela. […] Notre tâche est de reconstituer l’adversaire [au capitalisme]. Elle n’est pas d’analyser le mystère de la démocratie, qui est en pleine lumière. ». »

Source : http://www.philomag.com/lepoque/breves/alain-badiou-marcel-gauchet-ils-rejouent-le-match-a-la-tele-10456

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Pour Marcel Gauchet

Tribune de Patrice Gueniffey publiée dans Le Monde du 20 octobre 2014 (daté 21 octobre 2014).
Patrice Gueniffey est directeur du Centre de recherches politiques Raymond Aron à l’EHESS.

Jadis, on aurait parlé de cabale contre Marcel Gauchet. On dira plus sobrement qu’il est depuis trois mois la cible d’une chasse aux sorcières, d’un procès d’intention et d’attaques ad hominem dont la répétition – car il n’est pas le premier – témoigne de la dégradation du débat public dans notre pays.

Tout a commencé pendant l’été lorsque deux prête-noms ont signé une tribune où ils s’indignaient de ce que Marcel Gauchet fût invité à prononcer, le 8 octobre, la conférence inaugurale des Rendez-vous de l’histoire de Blois, le rendez-vous annuel des historiens, des éditeurs et du public amateur d’histoire. Si les organisateurs de cette manifestation ne cédaient pas à leur ultimatum, prévenaient-ils, ils appelleraient à un boycottage. Leur motif ? L’hostilité supposée de Marcel Gauchet au mariage pour tous constitutive évidemment, à leurs yeux, d’un intolérable penchant homophobe, et, plus généralement, de ses accointances avec la réaction.

Les responsables des Rendez-vous de Blois n’ayant pas cédé à ces manœuvres d’intimidation, la polémique a rebondi après s’être apaisée le temps que passe la saison des bains de mer. Une pétition signée dans Libération, des tribunes dans Le Monde et sur le site Mediapart ont fait rebondir l’affaire et permis de compléter le réquisitoire : homosexualité, immigration, indemnisation des chômeurs et domination du libéralisme mondialisé. Sur toutes ces questions, M. Gauchet serait l’organe de  » la France moisie « , dont sa revue, Le Débat, serait le rendez-vous.

L’intelligence : une denrée rare

Je ne vais pas défendre M. Gauchet contre ceux qui l’accusent sans l’avoir lu ou qui, l’ayant lu, n’ont pas compris un traître mot de ses écrits. Tant de bêtise, de méchanceté et d’ignorance crasse n’ont rien de stupéfiant. De nos jours, l’intelligence est devenue denrée rare ; le nombre des nécessiteux est infini. Remarquons tout de même que si M. Gauchet avait été de droite, il n’aurait pas eu à affronter la meute déchaînée des demi-savants dont nos universités et nos instituts de recherche abritent avec générosité tant de spécimens.

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La figure du rebelle et de l’anarque chez Ernst Jünger

A l’origine de la polémique actuelle sur les rebelles, il y a un refus d’historiser cette figure, au contraire de ce qu’a fait Marcel Gauchet dans sa conférence inaugurale à Blois. Cette conception intemporelle du rebelle, elle a sa source chez Ernst Jünger dans son « Traité du rebelle ou le recours aux forêts » (1951). Merci à l’historienne Catherine Maire (http://eglisedansetat.over-blog.com/) pour cette remarque.

Pour une analyse et des extraits de l’oeuvre en question par un auteur qui défend au contraire la position de Jünger, c’est ici.

Notons encore, selon cette source, que l’on retrouve la doctrine du « recours aux forêts » dans les contes et légendes, dans l’essai « Walden ou la vie dans les bois » (1854) de Henry David Thoreau, dans les romans d’Arno Schmidt, du suédois Knut Hamsun, de l’italien Italo Calvino, et du beatnik américain, Jack Kerouac.

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