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L’anthropologie de Marcel Gauchet

L’anthropologie de Marcel Gauchet. Analyse et débats. Colloque des 14 et 15 octobre 2011
Date de parution : 7 février 2013
Editeur : Lethielleux
Collège des Bernardins

La Chaire des Bernardins soutient le travail du pôle de recherche du Collège des Bernardins. Sa présidence est attribuée pour un ou deux ans à une personnalité internationale. Marcel Gauchet, philosophe, directeur de recherche à l’École des hautes études en sciences sociales, l’a présidée pour les années 2010 et 2011.

Marcel Gauchet est aujourd’hui reconnu comme un grand penseur du religieux, du politique et de l’histoire moderne. À la fin d’un long article prospectif consacré aux « tâches de la philosophie politique » (2002), il laisse entendre que sa réflexion sur le politique ne représente qu’un volet d’une « anthrcoposociologie transcendantale » plus vaste. Nous présupposons qu’à travers toutes ses recherches et publications, il a cherché à élaborer une science unifiée de l’homme et de la société à travers l’élément du langage, sans cependant l’avoir officiellement synthétisée comme telle.

L’objectif du colloque des 14 et 15 octobre 2011 était donc de mettre au jour « l’anthroposociologie transcendantale » de Marcel Gauchet, de montrer comment elle éclaire toutes ses analyses (qu’il s’agisse de réflexion politique, d’interprétation de l’histoire, d’observation de l’actualité…), d’entrer en dialogue avec elle.

Ce colloque conclusif a été organisé, avec la présence effective de Marcel Gauchet, par la Chaire du Collège des Bernardins et le département « Sociétés humaines et responsabilités éducatives », en partenariat avec l’Université du Québec à Montréal, le Centre Raymond Aron et le Groupe d’Étude de la Modernité Anthropologique et Politique.

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Textes sur l'œuvre de M. Gauchet

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« La révolution moderne » en poche

Marcel Gauchet, La révolution moderne. L’avènement de la démocratie I
Date de parution : 14 mars 2013
Editeur : Gallimard
Folio essais

L’avènement de la démocratie propose, échelonnées sur quatre livres, à la fois une histoire philosophique du XXe siècle et une théorie de la démocratie. L’entreprise constitue la suite du Désenchantement du monde. Ce qui advient avec la sortie de la religion, c’est un monde où les hommes ambitionnent de se gouverner eux-mêmes. Mais c’est en fait le monde le plus difficile à maîtriser qui soit. Ce sont les péripéties de ce parcours tumultueux, traversé d’embardées et de crises, dont il est fait une analyse raisonnée. Le premier volume, La révolution moderne, est une sorte de prologue. Il campe l’arrière-fond, en retraçant sous une forme ramassée la révolution qui court entre 1500 et 1900, celle de l’autonomie. Surtout, il s’emploie à identifier les trois composantes spécifiques du monde désenchanté, du point de vue politique, juridique et historique. L’originalité de notre démocratie tient à la combinaison de ces trois éléments, qui est simultanément son problème permanent. Le deuxième volume, La crise du libéralisme, présente une analyse en profondeur des années 1880-1914, qui constituent la matrice du XXe siècle, de ses tragédies et de ses réussites. En même temps que sont jetées les bases de la démocratie libérale, à la faveur de l’association du régime représentatif et du suffrage universel, le nouvel univers qui se déploie fait exploser le cadre hérité de l’univers religieux qui avait soutenu l’édifice des libertés fraîchement acquises. Ce sera la source des folies totalitaires comme ce sera le ressort de l’approfondissement et de la stabilisation des démocraties libérales. C’est précisément cet épisode crucial qu’examinera le troisième volume, A l’épreuve des totalitarismes. Le quatrième et dernier volume, Le Nouveau Monde, sera consacré, dans la même perspective et avec les mêmes instruments de lecture, à la réorientation de la vie de nos sociétés depuis le milieu des années 1970 et à la nouvelle crise de croissance de la démocratie dans laquelle elle nous a plongés.

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La célibataire n°25, Les affinités sélectives, hiver 2012

La célibataire n°25, Hiver 2012
Les affinités sélectives. Discussion critique de thèmes contemporains
Marcel Gauchet, Charles Melman
Date de parution : 31/01/2013
Editeur : EDK

Dans le cadre des enseignements de l’Ecole pratique des hautes études en psychopathologies, Charles Melman a initié trois conférences (29 mars, 5 mai et 24 mai 2012) réunies sous l’intitulé Les affinités sélectives par analogie avec le célèbre roman de Goethe, avec pour interlocuteur Marcel Gauchet.

Dans son roman Die Wahlverwandschaften (1809), Les affinités électives, Goethe, passionné par l’étude des sciences, s’inspire des travaux du chimiste Torben Bergmann sur les attractions qu’exercent entre elles des substances différentes (électives), pour construire le récit mouvementé de deux couples régis par les lois de la nécessité telles les substances naturelles. La science du désir y prend le pas sur l’idée morale. Roman subtil où l’écrivain alchimiste met en scène, presque expérimentalement, un quatuor amoureux, cherchant à montrer comment, sous la confusion apparente, règne un ordre sous-jacent, précipitant les chassés-croisés, recomposant les couples, confrontés à la morale et au respect mutuel. Car bien sûr, de tous les êtres vivants, l’être humain peut, lui, tenter de se défendre du désir. Des affinités électives aux affinités sélectives, il n’ y a qu’ une lettre… et un effet de sens. L’étymologie du mot « affinité » emprunte sa racine au latin « affinitas » qui signifie voisinage, parenté par alliance. Que pourrait-on dire de cette affinité entre un psychanalyste et un historien-philosophe, de cette proximité à partir de laquelle ils se situeraient dans un voisinage?

Si les travaux de l’un proposent une lecture renouvelée de l’économie psychique aux prises avec les bouleversements inhérents à la modernité de notre société, les travaux du second sont au plus près des profondes modifications de l’être-ensemble que produit cette même modernité. Au lecteur de juger de l’éclat de cette rencontre, et que ce déploiement dialectique des propos d’un psychanalyste et d’un philosophe puisse lui paraître aussi scandaleux que les affinités électives l’ont été deux siècles auparavant.

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Hollande a peur des chiens qui aboient

Entretien avec Marcel Gauchet publié dans Le Point n°2118 du 18 avril 2013.
Propos recueillis par Elisabeth Levy.

Extrait.
Le pouvoir n’est plus dans l’action, il est dans la réaction, et il s’y noie. Face aux événements, on n’élabore pas un plan véritable de transformation des moeurs politiques, on ressort les vieilles promesses et on racle les fonds de tiroir de Bercy pour donner du grain à moudre aux journalistes. L’hystérie médiatique est devenue structurelle, à travers le dispositif bien connu du circuit réseaux sociaux-information en continu-concurrence hyperbolique. Il faut être le premier, quitte à dire n’importe quoi. Puisque Laurent Fabius est riche, il devra démentir qu’il a un compte en Suisse. L’hystérie politique prend ensuite le relais. L’opposition, qui ne manque pourtant pas de casseroles sur ce terrain, pousse des hurlements. La majorité s’inquiète et, en vingt-quatre heures, pond un plan qui n’a aucun rapport avec les questions qui tracassent vraiment les populations.

Cela rappelle quelqu’un, non ? Cette course folle derrière l’événement était l’un des péchés du sarkozysme…

Oui, on a l’impression de retrouver les mêmes martingales des mêmes communicants. Il est temps de s’affranchir de ce jeu d’apparences. François Hollande en a-t-il la capacité ? Je suis sceptique. Pour gouverner, il faut accepter de prendre des risques, de parler fort, de tenir un discours qui va faire hurler et se dire : les chiens aboient, la caravane passe. Et lui, il a peur des chiens !

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Entretien, Intervention de circonstance

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Fracture morale : 65 millions d’exceptions à la règle

Entretien avec Marcel Gauchet publié dans Causeur n°1 avril 2013.
Propos recueillis par Elisabeth Levy et Gil Mihaely.

Élisabeth Lévy : La société française est selon vous, divisée par une véritable fracture morale. Comment la décririez-vous ?

Marcel Gauchet : Mon idée est que les conditions du respect des règles de la vie commune ont été profondément altérées par une situation où les uns, au sommet, ont les moyens de contourner les règles, tandis que les autres, à la base, continuent d’être obligés de s’y soumettre, ou, en tout cas, n’ont pas les mêmes moyens de s’y soustraire. Vous me direz qu’il en a toujours été plus ou moins ainsi. C’est vrai sans une certaine mesure. Il n’empêche que depuis, disons, la Révolution française, toute la bataille politique a tourné autour de la création d’espaces d’égale soumission à une même loi, et que le progrès politique est allé globalement dans ce sens. Or la mondialisation a inversé cette tendance. Elle a ouvert un Far-West planétaire. Elle fonctionne comme le moyen pour les acteurs les plus puissants de s’extraire des règles qui s’appliquent dans les espaces nationaux. Cela a peu à peu pénétré la conscience collective au point de modifier la donne de la vie sociale, à tous les niveaux. Cet impact se traduit par un dilemme qui travaille confusément au quotidien l’esprit de tout un chacun : faites-vous partie des couillons ou des cocus qui continuent bêtement de respecter les règles, ou êtes-vous du côté des malins qui ont compris le nouveau système et qui savent que les règles ne sont là que pour être tournées ? Prenez ce point vif de l’exaspération banale dans la ville d’aujourd’hui : la fraude dans les transports en commun. Si cela énerve autant les gens qui persistent dans leur grande majorité à refuser de tricher, c’est qu’ils ont l’impression que leur choix les range dans le camp des cons et des perdants.

E.L. : Mais vous le dites vous-même,  l’illégalité a toujours existé : qu’il y a-t-il de nouveau ?

Ce qui est nouveau, c’est son caractère structurel qui tient à la nature de la globalisation intervenue ces trois dernières décennies. Sa philosophie repose sur la création délibérée d’espaces permettant de s’affranchir des règles nationales. À la fin des années 70, il existait des espaces nationaux très régulés, avec tout ce que cela impliquait de pesanteurs et d’aberrations.  Souvenez-vous de l’économie administrée à la française. D’où le succès des orientations néolibérales qui ont percé à ce moment-là. L’idée s’est imposée chez les gouvernants qu’il fallait réformer ces sociétés trop rigides et compliquées, au besoin malgré elles, en les ouvrant sur l’extérieur, en les mettant en concurrence et en créant des mécanismes de contournement. La rencontre entre la contre-culture de la transgression qui s’était développée depuis les années 1960 et cette mondialisation fondée sur la dérégulation a ensuite fait exploser les cadres moraux qui tenaient les sociétés.

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Entretien, Intervention de circonstance

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La question de la transmission

Photographe : BG

Conférence de Marcel Gauchet organisée le 19 février 2011 à Bruxelles par le CePPecs (Collège européen de Philosophie Politique) dans le cadre du cycle de conférences « Qu’est-ce qu’apprendre ? » .

Depuis le milieu des années 1970, un nouveau modèle de la connaissance centré sur l’acte d’apprendre et l’activité du sujet de connaissance a pris le dessus sur un modèle antérieur centré sur la transmission. Mais apprendre reste une part limitée de la constitution du bagage de connaissance du nouveau venu par rapport à une transmission qui, sur tous les plans, se révèle une dimension, officieuse désormais, mais incompressible et avec laquelle on doit composer. La transmission qu’on avait chassée par la porte revient par la fenêtre. Elle définit une nouvelle problématique épistémique pour l’éducation. C’est à justifier cette bipolarité transmettre/apprendre qu’après en avoir élucidé les termes nous avons à travailler.

Les retranscriptions écrites de la conférence ainsi que de la séance de questions-réponses qui l’a suivie sont disponibles sur le site du CePPecs : www.ceppecs.eu

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Education, Intervention de fond

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Au-delà du « mariage pour tous »

C’est ce mardi 23 avril qu’aura lieu le vote définitif de la loi sur le mariage pour tous. La tension va croissante ; les nombreux militants du Collectif « la Manif pour tous » ne désarment pas, multipliant rassemblements improvisés et coups d’éclat, plus que jamais déterminés à se faire entendre. Ils dénoncent le mépris du gouvernement, les provocations policières et les amalgames systématiques dont ils font l’objet : autant de méthodes qui confinent, selon eux, à un véritable « déni de démocratie ». Lors de l’ouverture de l’assemblée plénière des évêques de France, le cardinal Vingt-Trois s’était inquiété que le climat politique actuel débouche sur la violence. Un climat où se radicalisent les positions. Le discours semble se radicaliser, de part et d’autre ; la violence du débat, sur les réseaux sociaux, dans la rue, et même dans l’hémicycle de l’Assemblée Nationale surprend et interpelle.

Analyse de Marcel Gauchet, historien, directeur d’études à l’EHESS, et rédacteur en chef de la revue le Débat, au micro de Manuella Affejee le 19 avril 2013 pour Radio Vatican.

Ecouter l’entretien audio au format mp3

Le gouvernement a posé ce problème comme un problème de droit, de droit individuel, à accorder à ceux qui ne l’avaient pas, au nom de l’égalité. Evidemment que ce n’est pas qu’un problème de droit. C’est un problème qui révèle des transformations énormes de la société, et en particulier d’une institution névralgique, la famille. Cette dimension-là a été escamotée par les pouvoirs publics, du coup, il y a une réaction qui est inévitable. Et puis, il y a en second lieu, je crois, un problème, dont le mariage homosexuel est le révélateur, qui est le sort de l’enfant dans nos sociétés. Si on a un « droit à l’enfant », ça revient à faire de l’enfant, la « chose » de ses parents. Et ça va bien au-delà des homosexuels et des couples de même sexe. C’est quelque chose qui relève du statut de l’enfant, qui est complètement contradictoire avec l’idée qu’on peut se faire d’une personne autonome. Et je crois que c’est la peur de cet asservissement de l’enfant, qui explique les réactions les plus violentes, qu’on observe autour de ce sujet, en France, actuellement.

Q- On accuse le gouvernement de ne pas avoir agi de façon démocratique. Y-a-t-il effectivement eu des entorses au processus démocratique dans cette affaire ?

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Entretien, Intervention de circonstance, Vidéos et Sons

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Mais que fait l’école ?

Dans le cadre du cycle « Rendez-vous de crise », les Editions ainsi que les Cercles de formation de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS) ont organisé une table-ronde autour de la question « Mais que fait l’école ? » avec Marcel Gauchet, Philippe Meirieu, François Dubet et Christian Baudelot le lundi 9 janvier 2012 à l’EHESS.

Les enregistrements vidéo de cette table-ronde sont désormais disponibles sur le site de canal U.

Lien vers l’intervention de Marcel Gauchet

Lien vers l’ensemble des enregistrements vidéo de cette table-ronde

Le thème de la crise de l’école s’est durablement installé dans le débat français. Crise de confiance des parents et élèves à l’égard d’un système qui semble ne plus être en mesure de remplir ses fonctions élémentaires d’instruction, d’insertion ou de promotion sociales, crise chez les enseignants face à la double méfiance que manifestent à leur endroit l’État et l’opinion, insurrection des « traditionnalistes » contre le déclin du savoir, indignation des « modernistes » face à une école encore trop ankylosée par des méthodes d’enseignement dépassées… Les affrontements ne manquent pas sans que l’on sache toujours ce qui l’emporte des préjugés, des règlements de compte et de l’intelligence de situations rigoureusement observées. Ce nouveau « rendez-vous de crise » a pour ambition d’apporter un nouvel éclairage sur ces controverses.

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Vidéos et Sons

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Les « affaires » : cancer ou rémission pour la démocratie ?

Marcel Gauchet était l’invité des Matins de France Culture ce jeudi 11 avril 2013.

Quelle direction prend la Ve République ? Après la stupeur et l’inquiétude à la tête de l’Etat, l’heure est à la moralisation : François Hollande a annoncé hier de nouvelles mesures pour imposer la transparence à toute la classe politique. Transparence de la vie publique donc, mais aussi lutte contre la délinquance économique et financière, et mobilisation contre les paradis fiscaux : le gouvernement part en croisade. Dans une France qui commence à sortir de la réaction à chaud face à l’affaire Cahuzac, force est de constater que les choses bougent, s’agitent, tremblent et – peut-être ? – avancent…
Alors, les affaires qui se succèdent ces derniers temps sont-elles un mal pour un bien ? Une porte ouverte vers un nouveau type de démocratie, plus «exemplaire» comme le souhaite le président ? Notre invité de ce matin nous aidera peut-être à y voir plus clair. Marcel Gauchet, vous êtes historien et philosophe. Vous êtes directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), au Centre de recherches politiques Raymond-Aron et rédacteur en chef de la revue Le Débat (Gallimard), l’une des principales revues intellectuelles françaises, que vous avez fondée avec Pierre Nora en 1980.

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Les affaires Cahuzac et Augier offrent à Hollande un bon angle d’attaque

Entretien publié dans Sud Ouest Dimanche le 7 avril 2013.

Pour l’historien et directeur de la revue « Le Débat », les affaires Cahuzac et Augier donnent à l’exécutif l’opportunité de tenir deux promesses essentielles de campagne.

« Sud Ouest Dimanche ». Crise morale, crise de régime… Les grands mots sont de sortie depuis l’affaire Cahuzac et les révélations sur les paradis fiscaux qui éclaboussent un proche de François Hollande. Que nous arrive-t-il ?

Marcel Gauchet. Ce n’est pas d’aujourd’hui que des gens vont cacher de l’argent en Suisse pour échapper au fisc. Au cours des quarante dernières années, ce système s’est considérablement développé. L’étendue des possibilités offertes par la globalisation financière et sa part obscure, la finance offshore, ont permis au monde connu de se doter d’un double fond. Le phénomène est devenu structurel. Voilà peut-être l’élément nouveau apporté surtout par l’enquête du journal « Le Monde ».

À l’intérieur de nos sociétés prévalent toujours des règles certes imparfaites mais assez égalitaires. À l’extérieur s’est développé un autre monde réservé à de très grandes entreprises, à de puissantes organisations criminelles et à des dizaines de milliers de particuliers parmi les plus fortunés. Ces privilégiés ont accès à ces deux registres de la vie sociale.

Depuis le début de la semaine, nous savons que figurait dans leurs rangs un ancien ministre du Budget, ce qui la fiche mal. Mais aussi le trésorier de campagne de François Hollande, ce qui n’est pas très indiqué non plus.

Jean-Jacques Augier peut faire valoir un déport entre ses fonctions officielles et ses affaires personnelles. Avec Jérôme Cahuzac, les limites du cynisme paraissent franchies, non ?

Oui, c’est le comble. Le gardien de la règle était secrètement dans la transgression de la règle. La contradiction est totale. C’est comme si l’on découvrait demain que le ministre de l’Intérieur avait ouvert un cercle de jeu clandestin Place Beauvau.

Il sera probablement plaidé par Jérôme Cahuzac que cela s’est passé dans une vie antérieure. Mais cela reste très choquant.

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Entretien